Henry Purcell meets Peeping Tom
Didon & Énée
Opéra de Henry Purcell
Dido and Æneas
Opéra de Henry Purcell
Livret de Nahum Tate d’après l’Énéide de Virgile
Créé en décembre 1689 à Chelsea
Dernière fois au Grand Théâtre en 2001-2002
Reprise de la production de 2020-2021 (en streaming)
Coproduction avec l’Opéra de Lille et les Théâtres de la Ville de Luxembourg
Chanté en anglais avec surtitres en français et anglais
Durée : environ 1h50 sans entracte
Distribution
Direction musicale Emmanuelle Haïm & Atsushi Sakai
Mise en scène et chorégraphie Franck Chartier (Peeping Tom)
Composition et conception musicale Atsushi Sakai
Scénographie Justine Bougerol
Costumes Anne-Catherine Kunz
Lumières Giacomo Gorini
Dramaturgie Clara Pons
Collaboratrice artistique Eurudike De Beul
Direction des chœurs Mark Biggins
Dido, reine de Carthage / Magicienne / L’Esprit Marie-Claude Chappuis
Æneas, prince troyen / Un marin Jarrett Ott
Belinda, dame d’honneur / Deuxième sorcière Francesca Aspromonte
Première sorcière / Deuxième dame Yuliia Zasimova
Artistes de la compagnie Peeping Tom
Chœur du Grand Théâtre de Genève
Le Concert d’Astrée
* 23 février 2025 – 15h | représentation disponible en audiodescription, pour en bénéficier, s’inscrire auprès de [info@ecoute-voir.org](mailto:info@ecoute-voir.org) ou par téléphone au 079 893 26 15
* Représentation « Glam Night » le 22 février 2025
Œuvre
Didon & Énée fut créé dans un orphelinat de jeunes filles, par des jeunes filles (en tout cas une partie des jeunes filles et de l’œuvre). Est-ce pour cette raison qu’Énée, bien que figurant dans le titre de l’œuvre, n’y apparaît que plutôt tardivement et n’y chante que très peu avant de disparaître et de laisser à nouveau les femmes dans leur solitude et leur spleen initial ? Car depuis le début, la tristesse de Didon renferme des profondeurs inépuisables et on sait que tout ça va mal se finir. Plongeon vertigineux dans la psyché de Didon.
Connu pour avoir réécrit Le Roi Lear avec une fin heureuse, le poète Nahum Tate prit aussi quelques libertés avec l’Énéide de Virgile. Dans son livret, Didon, la reine veuve de Carthage, reçoit le prince troyen Énée, en route pour l’Italie où il doit fonder une nouvelle Troie. Malgré ses réticences, Didon cède aux avances amoureuses d’Énée. Pendant que le couple royal est à la chasse, un orage éclate. Une sorcière travestie en Mercure dit à Énée qu’il doit abandonner Didon et partir pour l’Italie. Énée quitte Didon, qui se donne la mort devant sa compagne Belinda. Les Amours en deuil pleurent sa perte.
Cette production, diffusée depuis le GTG pendant la pandémie de Covid et couronnée meilleur streaming de l’année 2021, prolonge la volonté de croisement entre danse et opéra initiée au Grand Théâtre avec Les Indes galantes, Atys et Idoménée. L’œuvre de Purcell ne durant qu’une petite heure, les membres de la célèbre compagnie belge Peeping Tom la complètent avec leur habituelle fantaisie surréaliste, au moyen d’une histoire parallèle qui ouvre la voie à de nombreux croisements avec le récit original. Ainsi Didi, fictive femme de pouvoir thatchérienne sur le retour, pleure sa solitude avec des pics d’autoritarisme plus ou moins cruels. La cohorte de ses serviteurs évolue au gré des humeurs de leur maîtresse, qui, empreinte de bovarysme, exige que l’œuvre de Purcell lui soit jouée tous les jours. Ces personnages hybrides peuplent la suite royale, dont l’entre- jour laisse deviner un extérieur inatteignable. L’enfermement devient le reflet de la psyché de la reine, d’autant plus que ce palais intime est surplombé par une Chambre des Parlementaires, symbole de ses obligations politiques et de son pouvoir.
Emmanuelle Haïm est la cheffe de cérémonie à la tête de l’ensemble avec lequel elle a parcouru déjà en long et en large les sentiers de la musique de Purcell. Le Concert d’Astrée lui-même se prêtera à quelques exercices périlleux d’improvisation musicale évoluant d’une réalité à l’autre de la scène, d’une texture musicale puriste aux chromatismes des interludes d’Atsushi Sakai, compositeur et violoncelliste de l’ensemble, inspirés entre autres du fameux air final When I am laid in Earth. Dans le rôle de cette Didon tantôt capricieuse tantôt bouleversante, on retrouvera la magistrale mezzo suisse Marie-Claude Chappuis. Didon comme vous ne l’avez jamais vu ni entendu. Ou alors, c’était sur nos écrans pendant la pandémie…
Grand Théâtre de Genève
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